N° 90 - septembre 2015
ISSN : 2426-0096
Jean-Honoré Fragonard s’est adonné à tous les genres, mais a surtout exploré avec bonheur la thématique amoureuse. Entre galanterie aimable, libertinage assumé et sentimentalisme préromantique, l'exposition du musée du Luxembourg démontre qu’il fut bien plus qu’un peintre de boudoir virtuose.
Quelque quatre-vingt bergeries, mythologies galantes ou scènes de genre licencieuses sont présentées en regard d’un florilège d’œuvres de contemporains du peintre tels que son maître François Boucher, Jean-Baptiste Greuze, Louis Léopold Boilly et surtout Pierre Antoine Baudouin, avec lequel il entretint une complicité étroite.
Fragonard apparaît aussi en peintre lettré, bien introduit dans le milieu de l’édition libertine ; il s’est d’ailleurs attelé à plusieurs reprises à l’illustration d’ouvrages comme les Contes grivois de Jean de La Fontaine. De ces entreprises malheureuses nous restent de superbes dessins, exposés aux côtés des romans et poèmes illustrés de l’époque (Crébillon, Dorat).